C'est la promesse que fait Zana Morris, nutritionniste et
coach sportive, dont le régime fait les choux gras (ahah) de la presse minceur depuis le printemps 2015.
Ma première réaction fut de me dire que, tiens, enfin
un régime qui n’est pas un régime à
exclusion, un régime « sans » comme je les appelle. Un régime « avec »
donc.
Sauf qu’en creusant un peu, le régime « gras »
sous ses airs permissif, est en fait truffé d’interdits.
En quoi consiste-t-il ?
Il se déroule en 2 phases d’une durée totale de 14 jours,
suivie ou non d’une troisième phase pour ceux qui souhaitent prolonger leur
amaigrissement.
- une phase prétox
de 4 jours, qui consiste à préparer l’organisme à la consommation importante de
gras. C’est donc une phase de transition pendant laquelle on diminue sa
consommation de glucides et de protéines et on augmente la consommation de
lipides.
En pratique : haro sur les poissons gras, les oléagineux (noix, noisettes,
amandes, pignons …), les avocats, les huiles et le beurre et dans une moindre mesure la
crème fraîche et les fromages les plus gras, et on modère le plus possible les
féculents, pain, produits sucrés et fruits.
- une phase Blitz
de 10 jours : pendant laquelle on consomme quasi exclusivement des
aliments lipidiques. Les aliments permis se résument à 2 groupes : les
graisses (huiles, beurre, crème fraîche, fromage crémeux les plus gras) et les
oléagineux (avocat, noix, pignons, noix de macadamia, graines de courges …).
On peut s’octroyer des viandes et des poissons gras en petite quantité et
quelques légumes les moins sucrés pour leur apport en fibres (laitue, cresson,
épinards, haricots verts, concombre…).
En bref : on banni totalement le pain, les céréales, les féculents, les légumes sucrés, les fruits et bien entendu tous les aliments un tant soit peu sucrés.
- pour ceux qui souhaitent continuer à perdre du poids au delà de ces 14 jours, il
faut réintroduire à raison de 2 fois par semaine (seulement) une petite portion
des féculents à Index glycémique les plus bas, et quelques fruits les moins
sucrés. Il est préférable, même ainsi, de prendre une supplémentation
vitaminique.
Ses promesses :
Une perte de 5 kg en 14 jours !
Pour résumer :
A défaut d’un régime « avec » gras, ce régime est
surtout un énième régime « sans » glucides.
Avec, à nouveau, la diabolisation des glucides, méchant nutriment qui provoque des montées d’Insuline, hormones qui serait à l’origine de tous les problèmes de poids.
Si le cheminement se tient (en supprimant totalement les glucides, l’insuline n’est que très peu secrétée par l’organisme, qui privé de son carburant le plus accessible se rabat sur les graisses), nous allons voir qu’en pratique l’amaigrissement est en fait surtout lié à une diminution du niveau calorique de l’alimentation.
Avec, à nouveau, la diabolisation des glucides, méchant nutriment qui provoque des montées d’Insuline, hormones qui serait à l’origine de tous les problèmes de poids.
Si le cheminement se tient (en supprimant totalement les glucides, l’insuline n’est que très peu secrétée par l’organisme, qui privé de son carburant le plus accessible se rabat sur les graisses), nous allons voir qu’en pratique l’amaigrissement est en fait surtout lié à une diminution du niveau calorique de l’alimentation.
Pour vous faire une idée, voici une journée type de la phase Blitz :
Petit-déjeuner : un œuf entier et le jaune d’un
second œuf, pochés ou brouillés, mélangés à 15g de beurre. Servir avec un petit
avocat.
Déjeuner : 80 à 100g de saumon frais. En salade : 2
poignées de cresson, un demi-avocat saupoudré de 20 à 40g de pignons de pin.
Dîner : 140 à 200 g de bœuf sauté à la poêle dans un
peu de beurre, avec du piment ou du poivre de Cayenne. Servir avec de la laitue
et du guacamole.
Au-delà du fait que ce menu semble à peu près aussi digeste
que de manger une plaquette de beurre à la petite cuillère, essayons de
calculer le niveau énergétique de cette journée.
Le petit déjeuner, si tant est qu’on ne soit pas écœuré
après deux bouchées, est le repas le plus calorique de la journée avec 647
calories.
Le déjeuner n’apporte quant à lui que 536 calories, et le dîner, tout juste 440 calories.
Le déjeuner n’apporte quant à lui que 536 calories, et le dîner, tout juste 440 calories.
Avec un total de 1630
calories sur la journée, sachant qu’un des points d’orgue de cette méthode d’amaigrissement
est de manger quand on a faim et de s’arrêter quand on a plus faim (ou quand on
est écœuré donc, ce qui doit en pratique arriver assez rapidement). (Dommage qu’ils
ne se soient pas cantonnés à cet unique conseil plein de bon sens !)
Donc, 1600 calories maximum par jour, sachant que la femme
lambda brûle entre 1800 et 2200 calories par jour, suffisent pour amorcer un
amaigrissement. La perte de poids provoquée par ce régime serait-elle donc essentiellement
liée à la diminution calorique qu’impliquent ces contraintes et ces exclusions ?
Les risques :
Hormis le fait que ce régime est tout à fait déséquilibré et
carencé (en vitamines, minéraux et glucides), il a quand même comme inconvénient majeur, qu’il est très
difficilement compatible avec nos habitudes alimentaires.
Le pays de la baguette et des pommes de terre.
Et puis, entre nous, le gras c’est bon quand c’est associé à des glucides non ? Du fromage ou du foie gras sans pain ? Et quid des pâtisseries, viennoiseries, du chocolat, des tartes salées … ?
Le pays de la baguette et des pommes de terre.
Et puis, entre nous, le gras c’est bon quand c’est associé à des glucides non ? Du fromage ou du foie gras sans pain ? Et quid des pâtisseries, viennoiseries, du chocolat, des tartes salées … ?
Tout autant de tentations qu’il va être difficile de supprimer sur le long terme. Or, le problème de ce type de régime, basé sur l’exclusion des glucides (pour maintenir une glycémie basse et éviter la décharge d’insuline) est que le moindre écart peut anéantir des jours d’efforts.
L’organisme va se jeter sur les pauvres glucides ingurgités impulsivement, et l’insuline, trop contente de pouvoir enfin être utile, va être libérée en salves et s’empresser de stocker les graisses (absorbées en grand nombre) qui ne demandaient qu’à l’être.
Autre inconvénient (et de taille) :
Ce régime implique une vigilance à vie : les féculents
et le pain ne doivent être consommés que deux fois par semaine, de même que les
fruits sucrés. L’histoire ne dit pas clairement si les sucreries doivent être à jamais bannies …
Tout ça pour arriver à mon éternelle conclusion : plus
un régime est strict/contraignant/fantaisiste et provoque un amaigrissement
rapide, plus sa stabilisation est compliquée et les risques de reprise rapide
sont importants. Inversement, un amaigrissement progressif, sans rupture avec
nos habitudes alimentaires, qui ne génère ni faim ni frustration, a toutes les
chances d’être définitif. A bon entendeur
Coucou !
RépondreSupprimerC'est du grand n'importe quoi ! Qui est capable de manger ainsi pendant 2 semaines ?
Comme tu le préconises : mangeons de tout, varié et avec plaisir !
Bonne journée, bises, Carole
Écoute sa dépend de chaque personne moi j'ai essayer au moins 10 regime nathuhouse weight watcher cohen en ayant tjrs faim je grignotais sans cesse avec le regime cetogene franchement en 1 semaine aucune fringale en plus en fesant le jeune intermittent avant je devenais à 6h 30 et à 9h 39 et à 11h j'avais hyper faim la je dîne a 19h et aucune fringale jusqu a 12h en plus quellecregime autorisé les lardons le beurre la crème en perdant 3.5 kg en 1 semaine an se fesant plaît regarde midi choucroute saucisse stp quel régiment autorisé sa s'est sur quo départ on awmal à la tête on es fatiguer mais sa passe au bout de 3jrs ma cousine elle a perdu 12kg en 2 mois et ben franchement sa vos le coup
SupprimerOn est bien d'accord Carole! ;)
RépondreSupprimerBonne journée à toi, bisous!
C'est en lisant tes articles que je me rends compte que je dois remercier mes parents (surtout papa, chef cuistot de notre famille) de m'avoir toujours servi des repas sains et équilibrés (peut-être un peu trop riches en viandes alors qu'il existe tellement de protéines végétales, mais bon...), mais aussi Mr Schneider, mon professeur de Physiologie Animal et Biochimie Nutritionelle, pour nous avoir bien expliqué l'importance (et le rôle) de chaque catégorie d'aliments, et pourquoi il est dangereux d'en supprimer une (un jour, je te raconterai comment une tartine beurrée saupoudrée de raisins secs m'a fait réussir son examen)...
RépondreSupprimerDu coup, grâce au paternel, il ne me venait déjà pas à l'idée de déséquiliber sur le long terme mes repas composés de légumes, féculents et protéines (la base quoi, même si j'ai bien assimilé le mantra de notre professeur: l'équilibre alimentaire ne se fait pas sur un repas, mais sur une journée voir une semaine). Mais depuis que je connais exactement les usages des différentes groupes alimentaires (en vrac: du gras pour des membranes cellulaires souples, des fibres pour un chyme/chyle de bonne consistance, des féculents pour de l'énergie à long terme, et bien sur quelques douceurs juste pour le plaisir moral!), je ne comprends vraiment pas que la plupart des régimes soient basés sur un principe d'exclusion...
Pour moi, c'est comme essayer de construire une maison (poutres + briques + mortier) sans la structure des poutres, Ou de monter les murs sans mortier ou sans brique. Ok, ça peut marcher vaille que vaille, mais ça ne tiendra certainement pas le coup sur le long terme!
Dis donc, ça c'est du commentaire détaillé et instructif : effectivement tu m'as l'air tout à fait calée sur la question !
RépondreSupprimerTu as quel cursus pour avoir eu des cours de Physiologie Animal et Biochimie Nutritionnelle ?
En tous cas, je ne peux qu'être tout à fait raccord avec ton avis, et ta comparaison très imagée et parlante de la construction d'une maison :) c'est bien résumé et d'ailleurs, le jour où j'aurais envie d'expliquer l'équilibre alimentaire à mes enfants, je me permettrais de te l'emprunter :)
Des bises et bonne journée!
J'ai suivi un cursus de Biologie (biologie des organisme et de l'environnement plus précisément... En gros, des études de biologiste de terrain/écologiste). Il me semble que le cours de Physio An et Bioch Nutri faisait partie du tronc commun, qu'on suivait avec les biochimistes moléculaires et les vétérinaires.
SupprimerCe cours était vraiment hard (on en parle du cycle de Krebs? J'en fais encore des cauchemards!), mais j'ai appris énormément de choses qui se sont avérées utiles dans ma vie de tous les jours.
Et pas de problème pour réutiliser l'analogie de la maison, c'est cadeau! ;-)
Non, pitié, pas le cycle de Krebs !! (moi aussi il hante mes nuits!)
SupprimerC'est marrant, moi je n'ai pas l'impression que mes cours de bioch m'aient, ne serait-ce qu'une seule fois, resservi dans la vie ... peut-être que si, sans même que je ne le soupçonne :)
des bises et bonne journée!