Atteindre
un poids idéal, ou maintenir son poids « idéal » : une envie ou
un besoin qui vire souvent à l’obsession.
La
minceur (ou devrais-je dire la maigreur !) est à la mode, et à tel point
qu’elle fait perdre le jugement et le bon sens des plus avertis. Elle serait forcément
synonyme de faim, frustration et interdits, et ne pourrait être obtenue sans
sacrifices …
Pourtant,
lorsque l’on se penche sur la façon de manger des personnes
« naturellement » minces (on a tous une copine mince qui mange
de tout sans prendre un gramme), on s’aperçoit que leur comportement
alimentaire est des plus primaires : elles écoutent leurs sensations,
mangent quand elles ont faim, ce qui leur fait plaisir et s’arrêtent quand
elles n’ont plus faim.
Mais
surtout, elles n’ont pas d’interdits, et ne diabolisent aucun aliment ou groupe
d’aliment.
Malgré
ce que nombre de pseudo médecins, nutritionnistes, naturopathes ou autres
gourou de de l’alimentation essayent régulièrement de nous faire croire, bien
manger n’est pas une énigme ni un casse-tête, c’est naturel et ça coule de
source, si tant est qu’on sache être à l’écoute de son corps et des signaux
qu’il nous envoie.
Rien
de tel que de s’interdire quelque chose pour en avoir envie ou de se poser trop
de questions pour ne pas trouver les réponses.
C’est
tout ce mécanisme qui est à l’origine de ce qu’on appelle la restriction
cognitive.
La
restriction cognitive, késako ?
Ou
« état de
régime permanent » selon le Dr Zermati, qui la définie très simplement
comme suit :
« La
plupart de nos contemporains se caractérisent par le souci qu'ils ont de ne pas
grossir et de se nourrir en conséquence.
Ils se distinguent par l'idée tenace qu'il existerait une bonne manière de manger, saine et équilibrée, une sorte de bonne conduite alimentaire qu'ils seraient sensés adopter.
C'est ainsi, qu'ils éprouvent souvent, quoiqu'ils mangent, un vague sentiment de culpabilité. »
Ils se distinguent par l'idée tenace qu'il existerait une bonne manière de manger, saine et équilibrée, une sorte de bonne conduite alimentaire qu'ils seraient sensés adopter.
C'est ainsi, qu'ils éprouvent souvent, quoiqu'ils mangent, un vague sentiment de culpabilité. »
Seulement,
aucun être humain, malgré toute la volonté et la motivation qu’il puisse avoir,
ne pourra éternellement et quelques soient les occasions, se refuser un aliment
« plaisir » (car il va sans dire que les aliments
« interdits » sont toujours des aliments « plaisirs »).
Et lorsque qu’
« écart » il y a, c’est bien souvent le début d’une perte de contrôle
et d’une vengeance sur toutes les restrictions précédemment infligées, assortie
bien évidement d'une culpabilisation et d'une nouvelle phase restrictive.
Le Dr Zermati
définit ainsi les 2 faces de la restriction cognitive :
- L’hypercontrôle : au
cours de laquelle il y a un parfait contrôle du comportement alimentaire
- La
désinhibition ou perte de contrôle, prenant
la forme d’accès d’hyperphagie et de compulsions alimentaires incontrôlables.
C’est
donc cette restriction cognitive, induite par les nombreux régimes drastiques
et déséquilibrés, qui est à l’origine des compulsions alimentaires, et ces
compulsions alimentaires elles-mêmes à l’origine de l’échec de ces régimes.
D'où viennent les envies?
L'organisme humain est une
machine à la mécanique parfaitement huilée. Ainsi, lorsque la faim est vraiment
présente et assortie d'envies bien précises (viande rouge, fromage, chocolat
...), c'est vraisemblablement que notre organisme réclame les nutriments,
minéraux ou vitamines que l'aliment en question contient (fer pour la viande,
calcium et lipides pour le fromage, magnésium et sucre pour le chocolat).
A l'image des célèbres
"envies fantaisistes" des femmes enceintes pour qui ce phénomène est
amplifié : la période de la grossesse exacerbe ces mécanismes, dans la mesure
où les besoins sont plus importants et immédiats car liés au bon développement
du foetus.
Il est donc essentiel de ne pas
rejeter ces envies ni de les duper avec d'autres aliments, moins caloriques,
plus "diététiquement corrects" mais qui ne satisferont ni les envies,
ni les besoins. Ainsi, si vous avez une envie irresprescible de chocolat, et
que vous y répondez en mangeant un yaourt à 0%, vous risquez uniquement de
rester sur votre faim sans satisfaire les besoins de votre organisme.
Mais
reprenons à la base : ça veut dire quoi « Régime » ?
Le
mot régime vient du mot Latin « Regere » qui veut dire
« diriger ». Un régime n’est donc qu’une ligne de conduite à suivre
et n’implique pas nécessairement de notion d’interdiction ni de restriction.
Ainsi,
il existe toute une variété de régimes alimentaires, des plus drastiques aux
plus souples, des plus scientifiques aux plus fantaisistes et il est donc
évident qu’ils ne sont pas tous à mettre « dans le même sac ».
Si
la majorité d’entre eux dressent une liste d’interdits et de règles strictes
(dissociations, associations, heures de consommation strictes sur la journée
…), certains aussi laissent place à beaucoup de souplesse et de liberté.
Tous
les régimes ne génèrent donc pas de frustrations, ni de compulsions
L’idée
est donc de ne pas se sentir au régime, et pour cela, mieux vaut choisir une
méthode d’amaigrissement qui analyser vos propres habitudes alimentaires, vos
goûts, vos besoins et vos souhaits, et qui en tiennent compte lors de
l’élaboration de votre régime.
Ainsi,
une personne peut ne pas souhaiter de petit-déjeuner mais préférer une
collation dans la matinée ou l’après-midi, une autre peut souhaiter manger sur
le pouce le midi mais tenir à son repas familial le soir, une autre
encore peut avoir besoin d’un repas festif le week-end et une dernière peut ne
pas souhaiter se passer de son carré de chocolat après le repas. Tout autant
d’envies et de besoins à ne surtout pas négliger au risque de créer cette
fameuse frustration à l’origine de tous les échecs.
Pour
résumer : La solution pour venir à bout des compulsions alimentaires est
tout simplement de ne diaboliser aucun aliment, car aucun aliments ne fait
grossir (tout comme aucun ne fait maigrir).
Le
tout est de les intégrer intelligemment à son alimentation, car le seul fait qu’ils
soient « autorisés » les rend moins obsédants. Il devient facile de
se limiter à des quantités raisonnables et donc d’atteindre (ou de maintenir)
son poids idéal.
Je viens de découvrir votre blog et il est super. J'ai besoin de perdre beaucoup de poids. J'ai très peu d'aide concrète et du coup du mal à maigrir.
RépondreSupprimerMerci Charlotte, j'espère que mes conseils pourront t'aider!
SupprimerSi je peux te donner quelques conseils : ne tombe pas dans les régimes standards et restrictifs, soit à l'écoute de ton organisme et des signaux qu'il t'envoie, attend de ressentir vraiment la faim avant de manger, ne mange jamais en faisant autre chose en même temps (télé, ordi...), mange doucement en appréciant tous les goûts et arrête toi dès que tu n'as plus faim (c'est le plus dur mais ça s'apprend!)
Bon courage !