Plus possible de faire un pas dans un
supermarché sans se faire attaquer par une armée de canards, un escadron de
lapins ou une nuée d’œufs enrubannés, bref, Pâques approche.
Et comme le hasard ne fait pas toujours
bien les choses, il se pointe en même temps que le printemps, provoquant ainsi
un dilemme intérieur des plus violents : céder à l’orgie chocolatée ou déloger
les quelques kilos-tartiflettes de cet hiver en snobant les cloches ?
Aucun des deux biens sûrs. Jamais de « jamais » en diététique, vous
commencez à le savoir si vous me lisez régulièrement.
Il n’y a pas d’aliments interdits, aussi calorique/sucré/gras/dénués d’intérêt nutritionnel soit-il. De la même façon que le principe des aliments « à volonté » est un non-sens et incite à se remplir sans plaisir.
Il n’y a pas d’aliments interdits, aussi calorique/sucré/gras/dénués d’intérêt nutritionnel soit-il. De la même façon que le principe des aliments « à volonté » est un non-sens et incite à se remplir sans plaisir.
Mais revenons-en à nos moutons (enfin, à
nos lapins) : le chocolat.
Victime de bien des « on dit » en
diététique, aussi positifs que négatifs, commençons par un vrai/faux :
-
Le chocolat
c’est calorique et gras et sucré et quand on veut maigrir il vaut mieux l’éviter :
Vrai mais faux : certes le chocolat est calorique, puisqu’il apporte
en moyenne 550 calories (essentiellement issues du gras et du sucre) aux 100g
(tablette fine), soit environ ¼ des besoins caloriques moyens d’une femme de 30
ans moyennement active.
Mais aucune raison néanmoins de le diaboliser et encore moins de le
supprimer pour perdre du poids (ou ne pas en prendre).
-
Le
chocolat donne des boutons :
Faux : plusieurs études ont été menées dans ce sens, et il n’y
aurait aucun lien direct entre la consommation de chocolat et l’apparition de
boutons.
-
Le
chocolat est un stimulant cérébral :
Vrai ! Des études récentes montrent que la consommation de cacao chez des
étudiants, activent certains centres nerveux impliqués dans l’attention. (Je
crois que je vais reprendre mes études pour fêter ça moi !)
-
Le
chocolat a des effets antidépresseurs :
Faux : J’en suis la premières navrées mais il semblerait que cette croyance soit
utopique.
Si on peut bien prêter des vertus réconfortantes au chocolat, du fait de
son goût sucré (rappelle le lait maternel ou maternisé, premiers souvenirs
gustatifs et réconfortants) , si il contient effectivement du magnésium
(relaxant), de la phényléthylamine (antidépressive) et des composés xanthiques (supposés
donner un coup de fouet) … ils sont tous en quantité trop faible pour avoir une
véritable action chimique.
-
Le
chocolat est bon pour le cœur :
Vrai ! (pour le noir et riche en cacao uniquement)
Excellente source de flavanols, antioxydants reconnus : la
consommation quotidienne d’un carré de chocolat noir aurait de réels effets
cardio-protecteurs. Alléluia.
-
Le
chocolat est bon pour freiner le déclin cognitif (traduire : pas devenir
gaga trop vite) :
Vrai ! Toujours grâce aux sympathiques flavanols présents dans le cacao.
-
Le
chocolat permettrait de freiner le vieillissement des cellules :
Encore vrai, et toujours grâce à son exceptionnelle teneur en
flavonoïdes, anti-inflammatoire reconnu.
Avec
tout ça, Pâques devrait être reconnue fête d’utilité publique et les œufs
(noirs seulement par contre) remboursés par la sécu non ?
Pour résumer :
-
Le chocolat fait partie des aliments à forte
densité calorique (= beaucoup de calories dans un faible volume)
MAIS
-
C’est bon pour les papilles et pour la santé.
La solution :
On
modère ! (désolée pour ceux qui attendaient une solution miracle sortie d’un
chapeau de magicien du genre « tadaaaa : si vous en mangez
précisément 125 g entre minuit et minuit 10 il ne sera pas stocké ! »)
On
mange le chocolat en « pleine conscience » : on attend d’en
avoir vraiment envie et d’avoir faim, et on le savoure tous sens en éveil, en
faisant durer le plaisir.
Le noir n’est pas moins calorique que les autres, donc pour les aficionados du blanc ou du fourré, inutile de choisir du 80% de cacao et de le manger sans plaisir.
Le noir n’est pas moins calorique que les autres, donc pour les aficionados du blanc ou du fourré, inutile de choisir du 80% de cacao et de le manger sans plaisir.
L’avantage
du noir, hormis le fait qu’il soit riche en cacao avec tous les atouts santé
cités ci-dessus, est aussi qu’il est plus fort en goût et plus satiétogène. Du
coup, on se satisfait plus rapidement qu’avec du lait ou du blanc ou du fourré
(que celui qui fait une orgie de chocolat noir à 85% me fasse signe).
C’est quoi une quantité raisonnable ?
Pour
tous ceux qui ont du mal à écouter leurs besoins et à s’arrêter avant la fin de
la tablette (ou de l’œuf King Size) voilà quelques repères : en théorie,
les produits sucrés doivent apporter idéalement 10% des calories totales de la
journée. Si on reprend mon exemple de la femme de 30 ans modérément active,
dont les besoins avoisinent les 2000 calories, ça donne 200 calories de
chocolat à savoir l’équivalent de 40 g (= 4 carrés) par jour.
Sachant,
une fois encore, que l’équilibre ne se fait pas sur la journée, mais
vraisemblablement sur la semaine voire sur le mois, donc vous pouvez aussi vous
payer le luxe d’une tablette d’un coup si vous avez fait ceinture de sucre
pendant 4 jours. (Attention : ce calcul implique que le chocolat soit la
seule source de sucre de la journée, donc pas de confitures le matin, de sucre
dans le café, de crème dessert à la fin du repas …).
Mon
conseil reste le même : avoir des notions quantitatives « conseillées »
peut être un bon repère, mais il ne faut pas que vous vous focalisiez sur des
quantités à « respecter » à ne « pas dépasser » quitte à
manger en automate « parce que vous y avez droit » mais sans vrai
plaisir.
Sur
ces bons conseils, je vous souhaite un bon weekend !
Photo 1 : Cadeau d'une patiente bien intentionnée
Photo 1 : Cadeau d'une patiente bien intentionnée
Je vais suivre tes conseils, un peu de chocolat mais du bon !
RépondreSupprimerJe préfère de loin me régaler de chocolat à Pâques qu'à Noël.
En fin d'année on mange vraiment trop riche de l'apéro au dessert.
Je te souhaite un bon weekend Lise,
Bisous !
Tout à fait d'accord avec toi : à Noël on frise l'overdose de gras, le chocolat n'est même plus apprécié à sa juste valeur!
SupprimerDes bises Carole!
Salut Lise,
RépondreSupprimerSans le savoir j'ai une consommation de chocolat plus faible que la "consigne" : j'en mange 1 à 2 fois par mois (mais en temps normal une tablette à la fois, ces temps-ci (hormones ou le fait que je suis calme quand j'en mange) 1/2 tablette max). Bon, j'ai des facilités, je suis bec salé. En revanche, depuis que je suis enceinte j'ai envie d'un gâteau maison hebdomadaire (genre le week-end).
Je me soupçonne d'être à "ça" de devenir adulte...
Héhéhé! Tu vas bientôt passer du côté des "grands" Mélisse, autant t'y faire ;)
SupprimerMoi mes goûts ont pas mal changé avec mes grossesses : j'étais une inconditionnelle gourmande/sucré (genre capable de ne manger qu'une salade pour m'enfiler un dessert XXL), maintenant je suis beaucoup plus salé (et mes cheveux qui étaient raides sont devenus ondulés !!) ... les mystères de la grossesse sont décidément impénétrables.
Des bises Mélisse! :)
C'était passionnant, merci Lise pour ces infos si bien documentées !
RépondreSupprimerMa dose quotidienne est donc bien acceptable - et puis, en voyageant, je réalise que le chocolat français, belge ou suisse est d'une qualité exceptionnelle.
En Asie, par exemple, il est bien trop sucré et ecoeurant, même des produits standardisés sont de nettement moindre qualité. Donc, quand je pars - hop, une tablette dans la valise en cas d'envie.
Merci pour l'info du chocolat asiatique : si je prévois un long voyage, j'emmènerais aussi un stock dans mes valises ;)
SupprimerBises Daphnée :)