Les premières journées douces et ensoleillées sonnent le
glas de l’hiver, mais aussi de l’insouciance des quelques kilos superflus
camouflés par les doudounes et écharpes. Et chaque année ça se traduit de la
même façon : le grand rush pour quiconque travaille dans le domaine de la
minceur (moi entre autre donc).
Et chaque printemps, un peu plus d’avantage il me semble, j’essuie
mon lot de patientes (je l’ai mis au féminin car le phénomène que je vais
décrire est symptomatique des femmes) qui arrivent désespérées et désemparées
en consultation : plus aucun régime ne fonctionne.
A l’issue de l’enquête alimentaire bien poussée, on arrive péniblement à 1200 calories par jour (souvent moins même) drastiquement suivi depuis des mois, voire des années et pas l’once d’une perte de poids. Pire : une courbe de poids légèrement ascendante au fil des années.
Le profil type :
Une femme, généralement aux alentours de 50 ans (mais
parfois plus jeune), pleine d’idées reçues sur la diététique (« le pain et
les féculents sont à bannir » étant la plus fréquente), très rigoureuse 95%
du temps, mais comme tout le monde, sujette à quelques écarts lors de repas exceptionnels
(invitations, anniversaires, fêtes de fin d’années …) .
Ce qu’il se passe
concrètement :
Cette femme qui mange pour moins de 1200 calories par jour
depuis des années pour maintenir son poids bas, alors que ses besoins tournent
autour de 1800 à 2000 calories, dérègle son métabolisme qui va aligner ses
dépenses sur les apports qu’on lui fournit (mécanisme de survie basique)
et se mettre en veille (comme un ordinateur qu’on n’utilise pas) en brûlant
moins de calories.
Au fur et à mesure des années de restrictions, cette femme
va donc brûler 1200 calories par jour au lieu de 1800 à 2000.
Par ailleurs, chaque écart occasionnel et inévitable, va générer une petite reprise de poids, puisque l’organisme affamé le stock instantanément.
Par ailleurs, chaque écart occasionnel et inévitable, va générer une petite reprise de poids, puisque l’organisme affamé le stock instantanément.
Ainsi, non seulement cette patiente ne perd plus de poids, mais
elle en reprend un peu à chaque écart.
Résultat : elle a tendance à durcir encore un peu plus
son alimentation de base pour perdre ces quelques kilos qui reviennent, alimentant ainsi ce cercle vicieux sans fin (mais avec faim : ahaha).
Quelle solution ?
La seule solution (qui malheureusement n’est souvent pas
celle que cette patiente a envie d’entendre) consiste à augmenter progressivement le niveau calorique de son
alimentation, afin que son organisme se réhabitue à des énergies « normales ».
« Oui mais alors je vais grossir ?? » :
non, pas si c’est fait bien et progressivement ! Par contre, il y aura
inévitablement une période sans perte de poids, puisqu’il va falloir procéder
par étapes (plusieurs petites augmentations caloriques) pour atteindre une
alimentation « normale », puis une seconde étape de diminution
calorique mais raisonnable cette fois !
Message à toutes les
jeunes filles, qui cèdent aux sirènes de l’extrême minceur véhiculées par les
médias et la mode et qui se mettent au régime drastique sans être en surpoids :
mayday mayday (= faites attention) !
Se cantonner à une tranche de jambon, des haricots verts
vapeurs et un laitage à 0% pour rentrer dans un 36, ça « marche »
quand on a 20 ans, mais c’est aussi la route toute tracée pour dérégler totalement
votre métabolisme et vous retrouver en surpoids mais dans l’impossibilité de
maigrir quelques décennies plus tard. (Oui je sais, quand on a 20 ans on n’imagine
même pas qu’on en aura un jour 50 mais … techniquement si ! Pensez à votre
moi cinquantenaire qui vous remerciera).
A bon entendeur :)
Coucou !
RépondreSupprimerJe ne savais pas qu'on pouvait rééquilibrer une personne qui se privait depuis des années. C'est encourageant.
Par contre, j'ai remarqué que le corps est malin. Si je diminue ma consommation de gâteaux et de vin, je perds 2 kg en une semaine. Après je me rends compte que je vais aller chercher ma ration de sucre ailleurs comme pour compenser.
Je te souhaite une belle journée, sous la pluie chez moi.
Bisous chère Lise.
Si si on peut et heureusement ! Comme je dis souvent à mes patientes "il n'y a pas de cas désespéré"
SupprimerPar contre, c'est un peu long, et le risque est toujours que la patiente, impatiente (haha) retombe trop vite dans ses travers de "manger trop peu" et que le processus n'ai pas le temps de se faire!
Et sinon, oui comme tu dis, le corps est malin et c'est à la fois super (on peut survivre avec très peu à manger en cas de coup dur) et dommage car il n'est pas facile de le duper pour arriver à ses fins (= rentrer dans du 36 quand on est plutôt génétiquement programmé pour faire un 40)
Bisous Carole et bonne journée (snobe la pluie! ;) )
Et comment fait-on pour "arrêter de mincir"?
RépondreSupprimerParce que depuis que je me suis (re)mise aux sports (beaucoup de natation, généralement en eaux vives et froides, plus de la boxe et du yoga, et 10km de vélo par jour pour mes trajets vers le boulot) en octobre 2015, j'ai très vite perdu 7kg (je m'attendais à une perte, mais pas aussi importante), puis repris 2-3kg, et mon poid c'est stabilisé à -5kg. Depuis 3-4mois, ça ne varie plus, et c'est très bien comme ça!
Sauf que visuellement, je continue à fondre! Ce n'est pas juste ma silhouette qui s'affermi, c'est vraiment un fonte généralisée (autrement dit, je n'ai pas l'impression que c'est une conversion du gras en muscle). Je sais que le métabolisme de base d'un corps musclé est plus élevé que celui d'un corps "gras", et que donc logiquement mes apports caloriques devraient être augmentés pour maintenir un poid stable, et je sais aussi qu'un kilo de muscle est moins volumineux qu'un kilo de gras (ce qui fait qu'on peut prendre du poid en maigrissant lorsqu'on se met au sport).
Sauf que je mange beaucoup (ben oui, avec ce sport j'ai tout le temps faim), plus qu'avant, de tout, sans me priver de quoi que ce soit (surtout pas d'une bière ou d'un verre de vin, ni d'apéro ou de dessert), et malgré ça je continue à perdre (en volume, mais pas en poid)...
Je sais que ce que je décris là ferait le bonheur de nombreuses personnes, mais mon compagnon s'en plaind, et moi ça m'inquiète un peu (Et j'en ai marre de ne plus pouvoir mettre mes vêtements devenu trop grands).
D'ou ma question: es-ce que, avec tout ce sport (que je fais juste pour mon bien-être mentale et pas du tout pour perdre du poids) peut avoir déréglé mon métabolisme, comme l'aurait fait un régime amaigrissant? Pourtant, je ne me prive pas, et je mange à ma faim!
Salut Zéphine!
RépondreSupprimerAlors je t'avoue que ce que tu me décris là n'est pas très courant. Déjà, généralement le sport, même pratiqué assidûment, ne fais pas maigrir à ce point (à moins d'un régime alimentaire associé).
Par ailleurs, continuer à fondre significativement en centimètres, sans perdre de poids et en pratiquant autant de sport me parait étonnant, surtout telle que tu décris ton alimentation ...
La diététique n'est pas une science exacte et chaque cas est différent, mais je te conseille quand même, si ta "fonte" persiste, de faire un petit check-up hormonal pour vérifier que tout est ok (sans t'alarmer hein!)
Et tiens moi au courant! :)
Bise Zéphine !
Cet article me fait plaisir, car je me dis que ma courbe - très stable jusque vers 45 ans puis ascendante (malheureusement) - aurait probablement été bien pire si j'avais fait des régimes (j'ai toujours mangé à ma faim). Par contre on fait comment pour faire arrêter de grossir (et éventuellement mincir un peu) quelqu'un qui, comme moi, mange à sa faim et n'est pas une mangeuse émotionnelle (pas de grignotages/fringales/compensations, donc) ?
RépondreSupprimerSi je pouvais répondre à cette question en quelques lignes et sans avoir discuté avec toi pour cerner tes habitudes alimentaires, je serais magicienne (ou truande!) ;)
SupprimerManger à sa faim et sans être parasité par les émotions ne suffit pas toujours à avoir un poids stable. Certains aliments à forte densité calorique mais peu satiétogène peuvent conduire, années après années, à une prise de poids régulière.
Par ailleurs, il faut aussi relativiser : le poids de forme augmente avec l'age, et il est normal qu'on ne pèse plus exactement le même poids à 50 ans qu'à 20 ans.
Bref : il faut réussir à identifier si ta prise de poids est "normale" et ensuite, faire une vrai étude de tes habitudes alimentaires pour mettre le doigts sur les potentielles erreurs que tu fais!
Bonne journée Nathalie! (et désolée d'avoir tardé à te répondre, je ne trouve qu'aujourd'hui ton commentaire)
Bonjour,
RépondreSupprimerJ ai l impression que cet article parle de moi. Après un passage matinal et désespérant sur la balance, je suis tombée par hasard sur ton blog. Ou consultés-tu?
Merci d avance de ta reponse