Mauvais le lait?



Pas une journée ne se passe sans que je reçoive une personne qui souhaite supprimer le lait de vache  de son alimentation. Les raisons invoquées : le lait de vache (et tous ses dérivés : fromage, yaourt…) serait  toxique, voire un véritable poison pour l’homme.  


Vous commencez à le savoir : je ne suis pro-rien, mais surtout anti-rien ! Aussi j’ai toujours un peu de mal avec les effets de masse consistant à montrer du doigt un aliment et le clouer au pilori.
Outre le fait que c’est « un peu facile » de désigner un coupable à tous nos maux inexpliqués, c’est surtout rarement justifié et souvent dommageable, surtout lorsque il s’agit d’un groupe d’aliments aussi répandu et intéressant sur le plan nutritionnel que les produits laitiers.


Le fait est que la machine est en route et que de plus en plus nombreux sont les adeptes du « sans lait de vache ».

Je vais donc essayer de démêler le vrai du faux et regarder les conséquences sur la santé de la suppression des produits laitiers dans notre alimentation.

Le lait de vache, uniquement pour les veaux ?

Ce qu’on dit : la vache ne produirait du lait que pour nourrir son petit jusqu’à la période de sevrage. De même chèvre, la brebis, et tous les autres mammifères de taille plus modeste seraient incriminés dans une moindre mesure, car leur corpulence serait plus proche de celle de l’homme et leur consommation moins aberrante.
Par extrapolation, le seul lait que l’homme serait susceptible de tolérer serait le lait maternel durant les premiers mois de sa vie et que par conséquent, le lait de vache serait à l’origine de divers problèmes de santé : migraines, asthme, allergies, intoxication à l’acide lactique, diabète, sclérose en plaque, rhumatismes, cancers et bien d’autres encore.

Ce que j’en pense : il faut d’abord souligner que contrairement à la vache, l’homme est un omnivore et non pas un herbivore et que son organisme est adapté pour digérer et métaboliser d’une part des aliments d’origine animale (dont le lait) et d’autre part des aliments d’origine végétale. La théorie du lait de vache exclusivement destinée au veau n’est donc pas très aboutie.

Toutes les accusations ci-dessus ne sont basées sur aucune étude scientifique réelle et probante, et les organismes de santé, comme l’OMS (Organisme Mondiale de la Santé), l’ancienne AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), l’Agence Nationale de sécurité Sanitaire, n’ont jamais publié d’études incriminant les produits laitiers, et au contraire, continuent de préconiser leur consommation régulière pour un apport suffisant en calcium.
J’entends d’ici les plus virulents dire que ces organismes de santé sont financés par l’industrie du lait : je dirais juste qu’il n’est pas illogique que l’industrie du lait finance des études scientifiques sur les effets du lait sur la santé (ils prêchent pour leur paroisse !), mais de là à dire que les organismes de santé falsifient les résultats, c’est autre chose.  D’une manière générale, je ne suis pas bonne cliente des théories complotistes

Le lait favorise le cancer ?

Pour ses détracteurs, le lait de vache serait incriminé dans certains cancers, notamment de la prostate et du sein. Mais plusieurs études montrent tout et son contraire : si certaines mettent en évidence une incidence de la consommation du lait sur la fréquence de ces cancers, d’autres leur trouvent au contraire un effet protecteur !

Ce qu’en pensent les instituts de santé : en attendant des résultats plus probants, le Ministère de la santé, l'institut de veille sanitaire et le conservatoire national des Arts et métiers ont publié un article « Alimentation, nutrition et cancer : *vérités, hypothèses et fausses rumeurs », dans lequel on peut lire à propos des accusations sur le lait responsable de cancers :

« Cette idée fausse véhiculée par quelques gourous pseudo scientifiques est particulièrement importante à battre en brèche, compte tenu du fait qu'elle peut amener certains consommateurs à abandonner la prise de ces sources majeures de calcium, nutriment essentiel intervenant, entre autres, dans la minéralisation osseuse. On ne peut en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en terme de risque de cancer. A l'inverse, on recommande de consommer trois produits laitiers par jour ! ».

Le lait responsable des maladies cardio-vasculaires ?

Certes, le lait entier, le fromage et les laitages gras sont riches en acides gras saturés qui sont les « mauvaises graisses » incriminées dans les maladies cardio-vasculaires.

Certes, mais pour limiter le risque de maladies cardio-vasculaires, il faut avant tout limiter la consommation de charcuteries, viandes grasses, plats en sauce, fritures, matière grasse (notamment beurre et crème fraîche), biscuits et desserts gras.

Bien entendu, il faut également limiter (sans supprimer) la consommation de produits laitiers gras : fromage, lait entier, yaourt enrichi à la crème (type Fjord), fromage blanc gras (40 % MG sur extrait sec), chantilly…
Mais les produits laitiers demi-écrémés sont de très bons compromis. Ils sont aussi riches en calcium et en protéines mais moins gras.

L’allergie  aux protéines du lait de vache ?

L’allergie aux protéines de lait de vache existe, mais elle ne concernerait environ que 3% des enfants de moins de 1 an, et disparaîtrait vers 4 ou 5 ans. Le traitement est alors sans appel et consiste en une exclusion totale des produits à base de lait de vache, qui peuvent par contre être remplacés par d’autres laits animaux (chèvre, brebis …).

L’intolérance au lactose du lait ?

L’intolérance au lactose est, pour le coup, bien réelle et relativement fréquente. Elle a pour origine une déficience en lactase (enzyme de digestion du lactose), le lactose étant le sucre contenu dans les produits laitiers.

L’Europe est le principal continent où les adultes digèrent le lactose, et les intolérants au lactose en Europe sont essentiellement les immigrés et leurs descendants.
En effet, 80 à 100 % des habitants d’Afrique du sud, d’Asie et d’Amérique latine sont intolérants.

Les symptômes apparaissent environ 30 minutes après l’absorption et se traduisent par des troubles digestifs  (diarrhées, douleurs, crampes abdominales …).

Que faire si vous êtes intolérants ? : vous pouvez opter pour le yaourt, le fromage blanc et le fromage qui sont partiellement, voire totalement dépourvus de lactose.
En effet, le lactose présent dans le lait, est en grande partie transformé en acide lactique dans le yaourt et en caséine dans le fromage blanc et il n’y en a plus du tout dans le fromage qui est donc parfaitement bien toléré.

Notez par ailleurs, que le lactose du lait est bien mieux digéré quand ce dernier est consommé avec des céréales (gâteau de semoule, riz au lait, entremets…).

Par ailleurs, suite à cette vague d’ « anti-lactose », quasiment toutes les marques de lait proposent un lait « délactosé », comme le Matin Léger de Lactel.

Faut-il choisir du lait et des produits laitiers bio ?

Le lait bio (et les produits laitiers qui en découlent) provient du mammifère nourri avec des herbes sans pesticides, vivant dans des conditions privilégiées et n’ayant pas de traitements antibiotiques, voire hormonaux, ce qui semble tout bénéfices ! Je relativise pour ce dernier point (traitements antibiotiques et hormonaux), la législation française est très vigilante sur la qualité du lait (même pour le lait non bio produit en France). 

Malgré tout, vous ne souhaitez pas consommer de produits laitiers ?

L’intérêt nutritionnel des produits laitiers réside surtout dans leur richesse en calcium mais aussi en vitamines A et D. S'il est possible de se passer des produits laitiers en compensant leurs apports nutritionnels, ce n'est pas si simple que l'on voudrait nous faire croire.

- Compenser le calcium des produits laitiers : le besoin journalier se situe entre 900 et 1200 mg. Vous pouvez couvrir ce besoin en buvant 1,5 litre d’eau minérale riche en calcium (Hépar® ou Contrex®). Les bémol : la biodisponibilité du calcium des eaux minérales n'est pas établie, et la consommation journalière d'eau calcique a un coût et une logistique!
Vous pouvez également avoir recours au lait végétaux (riz, amande, avoine, épeautre …), en gardant bien à l’esprit qu’ils sont naturellement très pauvres en calcium et qu’il faut donc les choisir « enrichis en calcium » (ce qui est de plus en plus fréquemment le cas). Cette solution reste approximative pour moi, dans la mesure où consommer des aliments "enrichis" en calcium me semble un paradoxe (on crie aux dangers des aliments trafiqués et transformés) quand des aliments en sont naturellement bien pourvus.

A ceux qui me disent qu’ils compensent le calcium du lait en mangeant des amandes, je réponds qu’il faudrait 350 g d’amandes (quantité nécessaire pour apporter les 900 mg de calcium dont on a besoin quotidiennement) apportant 2200 calories, pour pouvoir atteindre les besoins calciques quotidiens. Soit un apport calorique supérieurs aux besoins journaliers d’une femme de 30 ans, rien qu’avec les amandes...

- Compenser les vitamines A et D des produits laitiers : pas de panique de ce côté là, vous les trouvez aussi dans le beurre et les poissons gras.

Pour conclure, une fois de plus, si je ne diabolise pas les produits laitiers, je ne les portes pas, aveuglément, aux nues non plus.
Pour avoir une alimentation équilibrée, un poids stable et une bonne santé : mangez de tout en quantité raisonnable et variez au maximum vos menus.

20 commentaires

  1. Très intéressant mais du coup je me pose deux questions (sur ton article ... parce que dans l'absolu j'en ai plus!) :
    Tu dis que nous sommes des mammifères omnivores conçus pour supporter le lait. Ma question donc (j'étais nulle en bio) est-ce qu'on est les seuls ? Si non, est-ce que les autres boivent également du lait à l'âge adulte ?
    Deuxième question : est-ce qu'on sait pourquoi les Européens sont en général plus tolérants au lactose ? Ou inversement, pourquoi les autres le sont moins ?

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  2. Merci de ton intérêt! je vais tâcher de répondre à tes deux questions du mieux possible

    1/ Je vais commencer par redonner la définition de omnivore : Le régime omnivore est un régime alimentaire, plus ou moins opportuniste, qui facilite l'adaptation et la survie de l'espèce, avec des tendances variables selon les espèces, les lieux, les saisons ou les individus.
    C'est donc un régime qui a pour but de faciliter l'adaptation et la survie de l'espèce : l'espèce humaine est sans conteste la plus évoluée et une de celle dont l'espérance de vie est la plus longue, ou en tous cas vas en augmentant depuis des siècles. On peut donc immaginer que notre régime omnivore est plutôt une réussite.
    Après pour te répondre : non, nous ne sommes pas les seuls mammifères omnivores, et non, les autres ne boivent pas le lait des autres animaux ... mais est-ce vraiment surprenant? Ne peut on pas simplement l'expliquer par le manque de moyen qu'ils ont à leur disposition pour récolter et consommer le lait d'autres mammifères?

    2/ Je vais de nouveau te faire un copier/coller de wikipédia (désolée mais ils l'expliquent tellement bien que je ne vais pas paraphraser :) ) : "L'intolérance au lactose après le sevrage est le fonctionnement originel de l'organisme humain, c'est un caractère ancestral. Elle concerne la majorité de la population humaine et s’acquiert très tôt dans l’enfance. Cependant des mutations génétiques ont eu lieu il y a à peu près 10 000 ans et se sont propagées favorablement dans certaines régions où la consommation de lait s'est répandue (le Caucase et une région d'Afrique)1. À titre d'illustration, 90 % des Européens du nord possèdent aujourd'hui la mutation génétique qui les rend tolérants au lactose.[réf. nécessaire] L'étude de squelettes nord-européens vieux de près de 6 000 ans a montré que cette mutation était absente"
    Il s'agit donc d'une évolution de l'espèce dans certaines régions uniquement, liée aux habitudes alimentaires depuis quelques dizaines de siècles!

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    1. Super merci je me coucherais moins bête ! (et surtout je viens d'essayer de m'imaginer d'autres animaux essayant de faire le commerce de lait de vache, ça va me faire la journée)

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  3. A la maison, on consomme peu de lait, sans pour autant l'éliminer, mais il est toujours bio et parfois cru (dans ce cas là je le fait bouillir). Des petites crèmes aux œufs bio et au lait cru et bio, il n'y a rien de meilleur !
    J'aime bien aussi utiliser le lait ribot pour les pancakes, ils ont un moelleux incomparable.
    Notre consommation de lait rime avec modération mais elle est synonyme de gourmandise !

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    1. Modération et gourmandise : mes devises ;)

      (Et je note pour le lait ribot dans les pancakes, merci pour le tuyau :) )

      Bonne journée !

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  4. Je suis comme toi, une adepte du "un peu de tout" et surtout pas du "jamais de ça"...
    Mais à lire ton article, je me rends compte que ça fait une bonne semaine que je n'ai pas mangé de produit laitier (hormis un peu de fromage râpé dans mon risotto, et sans doute une cuillère de crème dans un plat quelconque, mais c'est anecdotique)...

    Le truc, c'est que vers 7/8 ans, du jour au lendemain, le verre de lait matinal n'est plus passé du tout, alors que jusque là j'avais été biberonnée au N*skwik, comme tous les enfants de ma génération je penses.
    Depuis, j'ai réessayé ponctuellement de boire du lait, avec à chaque fois des hauts le coeur irrépressibles...
    Pourtant, je tolère relativement bien les produits laitier (yahourts, crèmes desserts, crèmes glacées, fromage etc), simplement j'ai un dégoût profond de ce qui goûte le lait.
    Du coup je m'étais rabattues sur les fromages (que j'adore!), mais depuis que j'habite en Nouvelle-Zélande où les fromages sont sans goût et à la texture de plastique, je n'en mange plus beaucoup.

    Je m'interroge donc sur mes apports en calcium, et sur ce que je pourrai faire pour augmenter les doses.
    Je mange une poignée d'amandes au petit déjeuner, j'ai une alimentation variée, riche en légumineuses et en végétaux. Il y a de la viande ou du poisson dans mon assiette 2 à 3 fois par semaine, et jusque là j'e'tais persuadée d'avoir un régime équilibré et sans carence.
    Mais ton article me laisse un doute, et je pense que ça ne ferait pas de mal que j'augmente un peu mes doses de calcium. Mias comment? Aurais-tu de bons conseils pour moi, sachant que j'aime le fromage, mais que le choix est restreint (et très honéreux), et que je suis capable d'avaler des yahourts aromatisés, mais sans aucun plaisir, et je m'en lasse très très vite.

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    1. Ne t'inquiète pas Zéphine, ton alimentation m'a l'air pleine de bon sens et je doute que tu sois réellement carencée en calcium!
      Mes astuces pour des petits apports complémentaires par-ci par-là :
      -le lait dans les préparation (flan, clafoutis, gratins, béchamel etc) qu'il soit utilisé frais ou même en poudre ou concentré, le calcium n'est pas fragile.
      - Une poignée d'amandes le matin c'est très bien, mais aussi du sésame ou des graines de chia (saupoudrés sur des salades ou autres),
      - les légumes tels que choux et brocolis sont très riches,
      - les légumineuses et en particulier le pois chiche et les haricots rouges
      - les herbes fraîches (persil, basilic, menthe)
      - les eaux calciques comme je le dis dans l'article, sont une bonne sources de calcium (contrex notamment)

      J'espère t'avoir donné quelques idées :)

      Bonne journée!

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  5. J'ai la même question que Zephine sur les apports en calcium. Ma fille de 15 ans ne mange plus aucun produit laitier (de vache) depuis 1 an. Elle souffrait d'allergies terribles depuis ses 12 ans, rien ne la soulageait, notre médecin généraliste a suggéré de supprimer les dérivés de lait de vache "pour voir" (pas du tout un discours intransigeant anti-lait, plutôt "en désespoir de cause"). Au bout d'un mois, tous les symptômes d'allergie avaient disparu (difficultés respiratoires, infections sinus, éternuements en rafale menant à insomnies ). Donc ma fille n'EST PAS allergique au lait de vache et dérivés mais le retrait de ces produits coupe "le terreau" de ses allergies.
    Maintenant, je suis très angoissée qu'elle manque de calcium. Nous n'habitons pas en France, je n'ai donc pas accès à ces eaux minérales (mais le médecin n'est pas trop pour à son âge. une ou 2 bouteille par semaine maximum). Les amandes à cet âge là, pas beaucoup de succès. J'utilise des laits végétaux pour cuisiner (mais cuits, je pense qu'ils perdent une partie des apports). Est-il possible de compenser en prenant un complément alimentaire quotidien (calcium/magnésium?) Merci beaucoup pour vos articles, intéressants, logiques et rassurants.

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    1. Bonjour Mouchou,

      Je vais vous donner les mêmes conseils qu'à Zéphine (à l'exception des dérivés du lait dans les préparation du coup!). Je vous rassure sur le fait que le calcium n'est pas du tout altéré par la cuisson, aussi, n'hésitez pas à utiliser les laits végétaux (enrichis en calcium) dans vos préparations.
      Sinon, vous parlez du lait de vache, mais tolère t'elle mieux le lait de chèvre? Il contient autant de calcium mais est souvent mieux toléré).
      Concernant les amandes, vous pouvez aussi les broyer et les ajouter à des recettes (gâteaux, gratins, salades), ça passe souvent mieux que des amandes à grignoter si elle n'est pas adepte.
      Quant à la supplémentation en calcium, elle peut effectivement être envisagée pendant la fin de sa croissance, mais uniquement si vous pensez qu'elle va "bouder" la majorité des autres sources de calcium proposées. En revanche, il peut être intéressant de lui donner régulièrement une ampoule de vitamine D (votre médecin vous en prescrira facilement, les enfants ont tendance à en manquer) : c'est la vitamine qui aide le calcium à se fixer sur les os (elle est aussi synthétisée par la peau au contact du soleil, donc vive les bains de soleil!)

      J'espère vous avoir aidée et rassurée, bonne journée!

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  6. Une petite question : les apports journaliers conseillés en calcium sont-ils élevés pour éviter les risques de déperdition calcique des os ?
    Si c'était le cas, il semble que la publication du British Médical Journal ( "BMJ", pour les intimes, qui est l'une des plus grandes revues médicales mondiale ) le contredise :

    http://www.bmj.com/content/351/bmj.h4580

    Calcium intake and risk of fracture: systematic review
    BMJ 2015; 351 doi: http://dx.doi.org/10.1136/bmj.h4580 (Published 29 September 2015)
    Cite this as: BMJ 2015;351:h4580

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    1. Bonjour Rom,

      Cette publication est intéressante et m'a poussée à chercher d'avantage encore. J'ai trouvé cet article sur passeport santé qui me semble assez objectif http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=lait_calcium_do

      Notamment ce passage :

      "Combien de Calcium?

      Sur ce point, les experts sont loin de s’entendre.

      Selon un rapport conjoint OMS/FAO3, un apport minimum de 400 mg à 500 mg par jour est nécessaire pour prévenir l’ostéoporose (un verre de lait en fournit environ 300 mg).
      En Amérique du Nord, les recommandations officielles sont de 1 000 mg pour les personnes de 19 ans à 50 ans, tandis qu’elles sont de 700 mg en Grande-Bretagne.
      Selon un rapport de la Harvard School of Public Health4, les études à long terme confirment l’importance d’un apport minimal de calcium pour maximiser la solidité des os, mais elles mettent en doute les bénéfices allégués des apports élevés recommandés pour les adultes.
      Le « paradoxe du calcium », mis en lumière par l’OMS3, vient compliquer les choses. Depuis plusieurs années, on constate que les taux de fracture de la hanche sont plus élevés dans les pays développés où les apports en calcium sont importants que dans d’autres pays où les apports en calcium sont pourtant plus faibles (Japon, Inde et Pérou notamment, où l’apport quotidien n’est que de 300 mg). Selon l’OMS, les causes de ce phénomène sont encore loin d’être expliquées, mais la grande consommation de protéines animales dans les pays industrialisés semble la piste la plus vraisemblable.

      L'OMS croit que les besoins en calcium pourraient varier d'une culture à l’autre pour des raisons génétiques et géographiques, et en fonction des habitudes alimentaires et du mode de vie. En d’autres mots, il faudrait donc deux sortes de recommandations, l’une pour les pays où l’on consomme peu de protéines animales et une autre pour l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord.

      Il semble donc que le seuil minimal se situerait entre 400 mg et 600 mg par jour, selon les différentes études. Un apport insuffisant, particulièrement à l’adolescence, serait clairement nuisible. Une vaste étude américaine a d’ailleurs mis en parallèle la consommation de lait chez 3 250 femmes de l’âge de 5 ans à 17 ans, et leur taux de fractures jusqu’à l’âge de 50 ans. Celles qui buvaient moins d’un verre de lait par jour (300 mg de calcium) dans l’enfance avaient une masse osseuse plus faible et un plus grand risque de fractures8.
      Par contre, il semble qu’on ne puisse affirmer que consommer plus de 600 mg par jour (l’équivalent de deux portions de produits laitiers) apporte des bénéfices accrus du point de vue de la santé osseuse4,9. Cela serait particulièrement clair après la ménopause. Une étude américaine10, d’une durée de 18 ans, portant sur 72 000 femmes ménopausées, a conclu que celles qui consommaient 1 200 mg de calcium par jour plutôt que 600 mg n’avaient pas un taux de fracture de la hanche moins élevé.

      Les recommandations officielles - qui sont rarement sous les 700 mg - ont été conçues pour répondre aux besoins de la majorité de la population d’un pays donné, et elles tiennent compte des habitudes de vie de la moyenne des gens. En les suivant, on s’assure généralement de bénéficier d’un apport suffisant. On peut adapter le nombre de portions de produits laitiers selon ses propres habitudes de vie. Par exemple, un fumeur sédentaire, qui mange beaucoup de viande et d’aliments salés, aura besoin de plus de calcium qu’une personne sportive qui privilégie les fruits et légumes dans son alimentation et les sorties en plein air. (Le soleil procure de la vitamine D qui aide à l’assimilation du calcium.) "

      Il semblerait donc que le taux de fractures plus importantes dans les produits développés ou les apports calciques sont plus importants, viendraient en fait du fait d'une consommation excessive de protéines animales, qui empêche la bonne utilisation du calcium.

      Affaire à suivre ...

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  7. C'est dingue qu'un diététicienne diplômée puisse écrire un article aussi mauvais ! Il faudrait aller voir un peu au delà des cours de BTS calqués sur le PNNS, il y a tellement de fausses verités dans cet article!

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    1. Bonjour Jessi,

      J'étais étonnée qu'avec un sujet si polémique, je n'ai pas encore de message de ce genre.
      En revanche, je suis un peu déçue par l'absence d'arguments ...
      Bref, je vais essayé de te répondre quand même : tu remarqueras que je n'énonce aucune vérité (je m'en garde bien en matière de nutrition les choses évoluent tellement vite) mais je me contente de donner mon avis ("ce que je pense" et non "dans les faits") contrairement à toi qui vraisemblablement détient "la" vérité.
      Je serais ravie que tu développes un peu plus histoire d'éclairer ma pauvre lanterne :)

      Bonne journée

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    2. (Je vais essayER pardon, j'en perds mon français :) )

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  8. Bonjour,
    Moi au contraire je trouve cet article plein de bon sens !!!
    Et je voulais juste ajouter un petit quelque chose sur la question de la qualité du lait bio/non bio : je suis tout à fait pour l'agriculture bio sur le principe, mais pour ce qui est du lait, je ne pense pas tellement que ce soit la distinction bio ou pas qui fasse un gros écart sur la qualité du lait : dans tous les cas, il y a assez peu de risques de retrouver des résidus de pesticides dans du lait (risque beaucoup plus élevé pour des produits végétaux comme les céréales ou les légumes), et globalement la réglementation bio s'est beaucoup assouplie pour les antibios, ce qui fait qu'elle est peu ou prou la même qu'en conventionnel (les antibios sont autorisés, mais avec des délais pendant lesquels le lait doit être jeté après le traitement car impropre à la consommation).
    Par contre ce qui a réellement un impact sur la qualité du lait, c'est l'alimentation des vaches. Une vache qui mange en grande majorité de l'herbe ou du foin, soit son alimentation "naturelle" produira un lait plus riche en acides gras insaturés et polyinsaturés, alors qu'une vache nourrie principalement avec de l'ensilage de maïs et des tourteaux de soja (souvent OGM, mais c'est une autre histoire...) produira un lait plus riche en acides gras saturés, donc globalement moins bon pour l'organisme. Et là malheureusement, ça devient très difficile de trouver du lait de vaches nourries principalement à l'herbe, et en tous cas impossible en grandes surfaces, même en prenant du lait bio !

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    1. Merci pour ce commentaire détaillé et très intéressant! Effectivement, je n'ai jamais vu de lait de vache nourrie à l'herbe sur les étalages, mais dorénavant j'y serais attentive :)

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  9. Bonjour Lise,

    Je découvre cet article par le biais d'une publication sur un groupe "pro-lait" ou plutôt pour la promotion des messages officiels des autorités sanitaires.

    J'ai lu tout ton article, ainsi que l'ensemble des commentaires. J'aimerais réagir sur certains points. Tout d'abord il est intéressant de noter que tu découvres certains aspects de l'impact de notre consommation de lait à travers les commentaires de certaines internautes, et que par exemple, tu découvres (un peu tardivement) que les pays qui consomment le plus de produits laitiers affichent également le plus de fractures et la santé osseuse la plus faible. Tu conclues par "Affaire à suivre..." Mais cette affaire comme tu dis est largement connue des professionnels et du public qui s'y intéressent. On parle de "paradoxe du calcium", un terme employé à l'origine par l'Organisation mondiale de la santé qui pointe du doigt la santé osseuse excellente dans les pays en voie de développement qui ne consomment que très peu de calcium, comparés aux occidentaux accablés par l'ostéoporose alors que notre consommation de calcium n'aura jamais été aussi élevée. Il y a donc manifestement tout un pan de la recherche que tu ne maîtrises pas encore, la plus polémique bien entendu, et qui va à contre courant des messages officiels. Il faut que tu creuses là-dessus...

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  10. ...

    J'aimerais également réagir sur ton premier point "le lait de vache, uniquement pour les veaux ?"

    C'est un point sensible et sujet à divers interprétations. Quoi qu'il en soit, je trouve que les arguments que tu développes ne soutiennent pas assez ton point de vue ou ta démarche. L'Homme est omnivore, c'est un fait. Etre capable de manger de tout ne veut pas dire qu'il faut manger de tout, c'est un point important. Tu parle d'un organisme adapté pour digérer et métaboliser le lait, mais est-ce la réalité ? Je te rappelle la réalité: 75% de la population mondiale n'est pas capable de digérer le lait de vache (mais également d'autres animaux) à cause d'un phénomène bien connu: le sevrage. La synthèse de lactase est désactivée, et cela est la résultante de millions d'années d'évolution, sans produit laitier. Une partie minoritaire de la population mondiale est certes capables de les digérer, puisqu'ils ont un passé historique proche des élevages et que ce sevrage est désactivé. Il apparait donc important de souligner que pour la vaste majorité de la population (et au moins la moitié des français de métropole), le lait de vache n'est pas adapté, simple question de biologie et de physiologie.

    Dans la suite de ton argumentaire, tu valides ton raisonnement par les avis et rapports rassurants de nos autorités de santé publique. Certes, ce sont des avis à prendre en compte car ils définissent de grandes lignes de conduites mais ces avis là sont la résultante d'une collégialité malheureusement mise à mal par des liens d'intérêts publics entre les experts qui les composent et l'industrie agroalimentaire française et internationale. C'est un fait malheureusement public, que je dénonce vivement sur mon blog, par l'analyse méticuleuse des recommandations, des liens d'intérêts et de la littérature scientifique. Au-delà de la théorie du complot, il y a une réelle influence sur l'objectivité demandée à nos experts. Tout cela pour dire qu'il est important que tu puisses tirer tes informations via d'autres médias, ou bien directement à la source: en lisant des études scientifiques, qui manquent cruellement dans ton article. Tu pourras notamment découvrir qu'une consommation précoce de lait de vache peut entraîner des cas de maladies auto-immunie (diabète de type 1) chez les enfants pré-disposés. Il y a beaucoup d'autre préoccupation avec la consommation de lait de vache, notamment dans le risque de diabète de type 2. Pour rappel, l'index glycémique du lait est faible, mais malheureusement son index insulinémique crève le plafond ce qui devrait le disqualifier pour les personnes à risques ou atteinte de cette maladie. Or, dans les faits, les recommandations ne changent pas.

    En bref, il faut rester critique par rapport aux messages officiels qui divergent d'un pays à l'autre, d'une zone géographique à l'autre, mais également des cours qui peuvent être dispensés durant la formation de diététicienne. L'information en alimentation doit se faire de manière continu et d'une manière la plus indépendante possible et objective. En bref, c'est un sujet très vaste, avec une littérature prolifique qui fait l'objet d'un des plus forts lobbying qu'il m'a été donné de voir, et qui nécessite toute notre attention.

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  11. Tout à fait d'accord sur la modération c'est la clef de notre bien-être :)

    Par contre dans les pays consommateurs de lait, l'OMS parle bien de paradoxe du calcium qui nous informe que les pays consommateurs de lait ont le plus haut taux de fracture et d'ostheoporose

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